Enfant
pieds nus
au bord de la plage
je voyais
le vol des oiseaux
mes rêves portés par
l’horizon
jusqu’à
cet
autre
rivage
cette barrière
du regard
cette obscurité
pourtant
si
blanche
comme une écume
de l’âme
qui tente de se mirer
à tout prix
Enfant,
je croyais
en
l’horizon
et
dans
ces
forces
des
racines…
Dans un nuage de poussière
dans ce rêve d’enfant
j’ai lu cette monture blanche
continuer de labourer
la terre
de puiser
d’épuiser nos forces
et son sel
Là-bas
loin des eaux
un arbre
respirait
dans son feuillage
qui se redressait
Je ne dirai pas
le prix du silence
ni
celui
de la parole
Je ne dirai pas le prix du sang
cette rivière trop rouge
pour qu’enfin
la vie
soit
Assis au pied de l’arbre
j’entends ses feuilles
et ses racines
sourire
ses bourgeons frémir
Dans ce souffle de liberté
toujours
incertain
Pieds nus
le regard tendu
ouvert
j’écoutais
le souffle de la terre
Ce texte a été écrit pour le livre de
Paul Dakeyo Monsieur Mandela, prochainement publié aux Editions Silex,
Panafrika, Nouvelles du Sud (recueil qui regroupe plusieurs poèmes d’écrivains
du monde entier) et sera lu par Adamante lors de la journée d’hommage à Nelson Mandela, le 26
mai 2013, au centre Mandapa (Paris). Pour en savoir plus, ici.